En ces temps incertains où, au nom de la sécurité, une bonne marge, sinon la totalité, de nos libertés est cernée par un nombre insondable de blocus, il est nécessaire de se poser cette grande question: Au nom de qui et pourquoi doit-on, sous prétexte de sécurité, devrait-on abandonner notre (nos) liberté(s)? Sécurité et liberté sont-elles si exclusives l’une de l’autre, et l’une ne pouvant aller avec l’autre ?
Répondre à ces questions est pourtant simple, comme dirait Benjamin Franklin: «Celui qui sacrifie sa liberté à la sécurité, ne mérite ni l’une, ni l’autre et finit par perdre les deux». Sécurité et liberté doivent aller de pair. Le choix ne peut être posé en cette dichotomie, comme le pensent et le pratiquent quelques apprentis sécuritaires un peu partout, là où le terrorisme a fait vaciller les certitudes citoyennes.
Faire ce choix cornélien, ou l’une ou l’autre, tel que cela semble être le programme de l’actuel Premier ministre français (en particulier) qui, le seul en Europe, croit qu’en muselant la liberté et en défonçant les portes en plein cœur de la nuit, il vaincra le terrorisme. Cela est non seulement simpliste, pire ou pis, cela confère réellement à l’aveuglement et à l’ignorance des sources et ressources des »barbares modernes ».
Pour être efficace, la liberté doit être en couple permanent avec la sécurité. Le cloisonnement des espaces de liberté, de circulation et de résidence sert plus le terrorisme qu’il ne le combat.
Najib BENSBIA